- La Justice (8),
- L'Étoile (17 =1+7 =8),
A l'image de Tempérance, L'Étoile est le deuxième "verse eau" du jeu. Le deuxième et seul autre arcane majeur à tenir des coupes dans les mains.
A l'image du Pape, La Justice nous montre une forme de coupe plus figurée, avec les coupelles de sa balance (qui sont exactement à la même place que les tonsures sur Le Pape). Sans compter son épée, un instrument qui coupe et pourrait nous amener encore plus loin dans le figuré : "coupelles" d'un côté et "elle coupe" de l'autre.
Cette analogie des lames, un hasard dans la structure du jeu ? Certainement pas. Ce quatuor des coupes se redécoupe en deux paires complémentaires : 5 et 17, Le Pape et L'Étoile (voir cette paire dans le Tarot complémentaire), 8 et 14, La Justice et Tempérance (voir cette paire dans le Tarot complémentaire).
Les chemins des coupes et des "verse eau" sont multiples dans le nombre.
Y-aurait-il avec le 8 également un mélange, des coupes, du mineur, un rapport avec le jeu en son entier ? Regardons.
A part ces coupes, les lames ne semblent pas avoir grand-chose en commun. Si ce n'est bien sûr qu'avec ces coupes et coupelles, ces deux arcanes nous présentent chacun un signe astrologique : Balance d'un côté, "verseau" de l'autre.
Pour le reste, tout est bien différent. Sur La Justice, un personnage en grand, lourdement vêtu et coiffé, pas de place pour le ciel (la coiffe du personnage qui touche la case du nombre), pareil en bas avec un sol réduit au minimum. Des objets importants : une longue épée (la première et la plus longue dans le chemin des arcanes majeurs, bien tenue par la garde, comme s'il fallait... prendre garde), une balance qui occupe plus de la moitié de la largeur.
Sur L'Étoile, c'est tout le contraire. Un personnage en pleine nature : un sol important, un grand ciel lumineux et bien rempli, des arbres, de l'eau, un oiseau. Un personnage en plein naturisme : nu de la tête au pied. Un personnage à la très longue chevelure (comme les comètes, une autre forme d'étoile) qui s'est agenouillé pour se mettre à niveau et réduire son importance. Un personnage qui manipule de petits objets mais avec "les anses"... et "l'aisance".
Un personnage si réduit, qu'il s'incarne entièrement (à part un tout petit bout de pied à droite) sous la main tenant la balance, dans la partie rouge au centre de ce qui habille La Justice.
Chacun des arbres qui l'entourent se positionne dans l'un des objets de La Justice : la garde de l'épée à gauche, une des coupelles de la balance à droite.
Est-ce cela qui se cache derrière La Justice et son 8 : tout un espace où la nature (les arbres) prend racine dans les objets, où l'être de vérité (personnage nu de L'Étoile) est intérieur et actif en bas (partie rouge de la robe sur le huitième arcane) ?
Dans le Tarot, l'espace s'ouvre à la fin du jeu, avec L'Étoile : premier nom d'astre dans le chemin des arcanes qui sera suivi par trois autres, La Lune, Le Soleil, Le Monde. Cet espace, c'est l'infini, peut-être un signe que l'on retrouve déjà dans le 8 qui rejoint ces deux lames et qui n'est rien d'autre que le signe de l'infini (∞) debout... dont le Tarot nous montre ainsi "deux bouts".
Le premier bout, avec La Justice, c'est un infini conceptuel avec ce premier nom de lame qui ne désigne ni personnage ni objet. Un infini que l'on retrouve discrètement évoqué en-dessous du nombre avec comme une émanation au-dessus du bonnet du personnage. Même mise en scène au sol, à gauche, avec l'absence de limite verticale. Dans les deux cas, on a comme l'impression que les dessins ne sont pas finis... pour des desseins infinis.
Le deuxième bout, c'est l'infini astral, celui de l'Espace, ici aussi marqué sous la case du nombre avec les huit étoiles dans le ciel qui viennent rappeler que L'Étoile est une forme du 8.
Rejoindre le concept à l'astral dans une même forme symbolique (le 8, les coupes et les coupelles). Faire transparaitre l'un sous l'autre (le personnage de L'Étoile dans la robe de La Justice). Réunir les deux pour une autre forme de symbolisme astral : le zodiaque (balance et verseau), des signes dessinés par les étoiles et ici justement mis à jour avec L'Étoile dessinée.
C'est peut-être là ce mélange propre au 8, un mélange qui devient réunion (comme les flots sortant des coupes de L'Étoile qui rejoignent un flot existant) pour associer la première idée (premier nom conceptuel dans les lames avec La Justice) avec la première sortie dans l'astral (L'Étoile premier nom d'astre).
Ne négligeons pas non plus l'intérêt de ces deux lames par rapport à nos fameux dés du Bateleur. Nous en voyons les faces apparentes, 5 et 1, mais sachant que la somme des faces opposées fait toujours 7, nous pouvons maintenant en deviner les faces cachées derrière : 6 derrière le 1, 2 derrière le 5. La somme de ces deux chiffres c'est 8 (6+2). Est-ce là aussi un des enseignements de La Justice et du 8 : établir la vérité sur ce qui est caché derrière le visible ?
Et L'Étoile dans tout ça ? Est-elle si éloigné des dés qu'elle n'y trouverait son mot à dire en dehors du 8 ? Pourtant, c'est un tiers de ce qui est visible : un tiers de 51 (3×17 =51).
Un tiers, voilà une notion bien juridique dans la cause à effet. Voici également un constat qui nous légitime les frères de "sans", L'Arcane sans Nom et Le Mat, comme d'importance dans les arcanes. Les voici désormais également une forme de "3 étoiles" dans le Tarot (3×17 =51, la somme des lettres visibles en eux).
Un tiers, c'est aussi une partie aussi bien en largeur qu'en hauteur de notre schéma de "dés part" (voir ) des 9 chiffres disposés sur trois lignes et trois colonnes.
Dans ce même schéma, le "15" des dés se montraient comme associatif des nombres, en lignes, en colonnes, en diagonales : on en a la preuve quasiment à chaque nombre que nous rencontrons, ces dés ont leurs chiffres à dire.