Voici venu le temps maintenant de nommer encore entre chose avec La Justice. Les nouveautés dans le nom s'enchainent depuis le "pas sage" de Le Pape et le changement de symbole dans la case du haut. Cette fois, l'image devient allégorie, image d'une image avec cette illustration conceptuelle et ce premier regard de face, "Droit" dans les yeux.
Qui dit Justice, dit codes, lois, égalité, autorité. Tout cela "La Justice" l'a bien en son nom en posant un code d'égalité, avec "Tempérance", son arcane complémentaire et la somme des lettres des deux arcanes qui en fait des sœurs de "100" (voir les deux lames dans le Tarot complémentaire).
Un code qui fait autorité car il permet également de relier les frères de "sans", L'arcane sans nom et Le Mat, par la somme de lettres visibles dans les deux cas qui fait "51 : "saint quand t'es un".
Est-ce tout ?
Point s'en faut, La Justice répète l'enseignement du Chariot. Toutes ses lettres sont différentes. Mais ici le point est à nouveau présent dans l'espace entre les mots et son équivalent alphabétique, le "H" (huitième lettre) est visible plus d'une fois dans le jeu. La portée de l'enseignement doit être différente, même si l'espace est présent d'une autre manière, avec la balance en main, un instrument, mais aussi le nom d'un signe du zodiaque.
Pour être plus précis, son "H", on le trouve deux fois... juste avant (Le CHariot) et juste après (L'Hermite). Dans L'Hermite, c'est même un plus du Tarot, la véritable orthographe étant "L'Ermite". Est-ce là un des apports de cette lettre en plus, faire vraiment de Le Chariot "lettre unique" (le "G" visible une seule fois) en empêchant le "H" de faire de même ?
Et puis c'est quand même curieux comment le Tarot s'acharne, une fois la table des matières du Bateleur quittée, à répéter ses enseignements en lettres !
Un nom d'arcane entièrement porté dans un autre avec les deux premières femmes du Tarot : "l'en sainte" (La Papesse) et "l'enceinte" (L'Impératrice). Un début commun... commun aux trois lames suivantes (L'EMpereur, LE Pape et L'AMovrevx). Et maintenant la différence dans l'écrit qui se suit sur Le Chariot et La Justice.
Les amateurs de Hasard vont être comblés. Autant les trois lames initiant les débuts communs, 4-5-6, faisaient en somme 15, autant il en va de même avec 7 et 8 (7+8 =15) qui introduisent les noms aux composantes entièrement uniques. Vous savez, ce fameux 15 lisible sur la table du Bateleur, que nous ne cessons de croiser, tel un démon dans le jeu, sous cette forme ou à l'envers en "51".
Ces répétitions dans le jeu seraient vraiment à entendre à la fin et le Tarot nous fait un petit signe pour cela avec cette deuxième lame en rime : cette fin en "ice" qui fait rimer La Justice avec L'Impératrice. Eh oui, le droit des mots (la fin, ce qui est à droite dans la lecture) se répète aussi !
Avec cette nouvelle rime, c'est tout le couple impérial qui devient poétique : L'Empereur finissant comme Le Bateleur, La Justice comme L'Impératrice. Assurément, il existe une poésie des mots choisis, un véritable empire dans l'empire auquel il faut savoir rendre Justice dans "prime à l'écrit" comme toute la magie (du Bateleur) dans "plume erre" : anagrammes et langue des oiseaux, les deux clés, les deux codes, de ce qui est à lire et à entendre pour une vision Juste.
C'est bien cela qu'il faut voir en face avec La Justice, dans le grand ordre du Tarot, les mots marchent droit et leurs lettres font autorité : elles s'ajustent, elles tissent une "trame" qui finira par nous "mâter" à la fin !