Les deux formes du 9 dans le Tarot sont : Nous voici arrivés à la fin "du nombre" et à la fin "d'une ombre" avec ces deux formes du 9 qui nous présentent chacune une lumière dans la nuit.

Ombres et lumière sont bien présents dans ces deux lames. Ombre avec L'Hermite, personnage au nom "au culte" et "occulte". Lumière dans L'Hermite avec "la lanterne" qui vient éclairer "l'allant terne" du personnage, son allure grise et vieillie, voire son "air mité". L'Hermite, un personnage occulte, certes, mais un personnage éclairé et éclairant.

Ombre également dans La Lune qui évoque la nuit, les heures sombres. Lumière également, car si il s'agit d'une nuit, c'est une nuit de pleine lune avec l'astre si visible en plein ciel. La Lune, un astre qu'on ne voit que dans le noir, mais un astre qui éclaire.

Une lumière dans la nuit, voilà ce qu'apporte le neuf dans le Tarot. Une lumière pour voir la fin.

Une fin, mais où ça ? Avec ce que le personnage de L'Hermite tient dans la main par exemple. Un bâton couleur chair que nombre d'auteurs associent à une queue d'animal. Lanterne rouge dans une main, la queue dans l'autre, c'est bien dans les deux cas marquer la fin.

Et la fin dans La Lune ? Ne serait-elle pas plutôt figurée ? Avec ces deux animaux qui hurlent à la lune, la langue pendante, comme s'ils avaient "faim". Ils ont bien des queues eux aussi, mais n'est-ce pas surtout "l'aqueux" qui caractérise La Lune, avec la plus grande étendue d'eau du Tarot.

Une fin éclairée, une fin sortie de l'ombre, mais quoi d'autre en commun dans ces deux lames qui finissent les unités avec le chiffre de la fin ?

Peut-être un rapprochement par "l'être" en bas, comme il y en a un par le nombre avec les lettres en haut.
Sur La Lune, dans le bassin, on y voit "l'écrevisse" : "les creux vices". Ne serait-ce pas aussi la démarche de L'Hermite ? Un idéal spirituel qui se veut écarter le vice pour devenir vertueux. L'Hermite ne sonnerait-il pas creux de tous vices en étant lui aussi une forme de "les creux vices". Si l'écrevisse marche à reculons dans son bassin, force est de constater que la démarche de L'Hermite, c'est bien "le bas saint allant vers", vivre ici-bas les principes du haut dans une certaine vision de "l'au culte".

Toujours dans le bas, regardons cette petite partie jaune dans le vêtement de L'Hermite que les auteurs s'accordent à définir comme les aiguilles d'une horloge (dont l'une cassée). Il rejoint alors d'une certaine manière Le Pendu... qui lui indiquait 9h, alors que l'aiguille restante sur L'Hermite est bloquée sur le 12.
De cette horloge, autant dire que c'est un instrument pour "les temps"... qui prend place en plein dans "l'étang" quand on superpose le neuvième arcane avec La Lune.

Fin des temps d'un côté avec cette horloge arrêtée, "nuit d'étang" de l'autre, un personnage âgé, et une pleine lune... qui n'est plus nouvelle et est peut-être déjà sur le retour. Avec le 9 on en a bien fait du chemin. Avec L'Hermite on finit par voir au plus haut : le personnage est celui qui a la main la plus haute et la plus proche de la case du nombre. Avec La Lune, on conclut le deuxième tour, comme sur la lame où l'on peut voir deux tours, dont celle de droite apparait comme fermée (sans porte et le toit couvert).