La troisième paire complémentaire associe L'Impératrice et Le Soleil.

Finies, les allusions à l'illusion avec L'Impératrice : pas d'appât ni de leurre dans son nom.

Avec elle, on rentre dans le vif du sujet. On y rentre tellement que le vif est bien dans le sujet avec cette femme enceinte. Elle serait même enceinte de jumeaux à voir les enfants du Soleil qui s'incarnent dans sa robe.
Elle va même jusqu'à poser sa main délicatement sur la tête de l'un d'eux... qui pour l'instant est dans son ventre.

Après les allusions sonores des deux premières lames, place à un tout autre registre avec L'Impératrice.
Un registre où le sens nait cette fois dans le corps de ce qui est écrit avec les anagrammes qui permettent de faire vivre dans un même corps de lettres... des sens enfants, et même d'accoucher d'un autre arcane ("Le Mat" dont toutes les lettres sont dans L'Impératrice, voir aussi le "trois" et ce qui est "sorti" dans Le Tarot du nombre).

Bouger ce petit monde de lettres qu'est le nom, c'est peut-être bien ce que traduit aussi Le Soleil, l'arcane complémentaire de L'Impératrice et astre autour duquel le monde tourne tout le temps, n'étant jamais à la même place... sauf tous les ans. Est-ce cela le nom des arcanes : un instantané dans le temps mais qui cache tout un autre espace ?

Cet espace, c'est un Empire sol-air, où ce qui est dans le sol prend l'air, s'évade pour devenir un autre son et être aussi à une autre place. "Le Soleil" apporte son éclairage sur l'empire des anagrammes et des sens enfantés : une certaine envolée ("l'oiselle") et un certain regard ("l'oeil sel")... Si "le sol lie", il se délie (d'où peut-être, avec ce "délit", le besoin d'un Jugement, arcane qui suit Le Soleil), se relit dans cet empire qu'est celui de "l'écrit a primé" (anagramme de L'Impératrice).

S'il n'y a pas de langue des oiseaux dans le nom des arcanes, alors que L'Impératrice nous montre le premier oiseau du jeu et que Le Soleil nous montre un ciel bien rempli (même si on y voit gouttes !), c'est quand même bizarre.
L'apport de l'oiseau est bien plus grand dans cette paire et il suffit de regarder les dessins et les lettres pour voir l'éclairage.

L'Impératrice nous montre trois ailes  deux sur l'oiseau (dont l'une en forme de "croissant", "croassant" l'oiseau est bien en train de parler !) et une autre à droite, couleur chair dans son trône, sur laquelle elle est assise. Curieux cette façon de nous montrer les ailes sur "l'écu" d'un côté... et aile sous "le cul de l'autre...
Pas d'ailes sur Le Soleil ? Non pas dans les dessins, mais c'est bien le seul nom d'arcane qui nous présente trois L.

"Les trois L" ou "les trois ailes", ce point commun partagé dans cette paire complémentaire, c'est bien sûr à entendre comme "l'être oiselle", et être oiselle... c'est bien ce que fait "le Soleil" avec son anagramme "L'oiselle" ! Quand je vous dis qu'il faut un oeil un peu salé (les yeux du visage dessiné sur Le Soleil, sont différents, l'un sest plus ouvert que l'autre) pour voir tout ce que "le sol lie", ce n'est pas par hasard.
Si ce Soleil a l'air de transpirer (ou pleurer) avec ses gouttes dans le ciel... ne serait-ce pas une manière d'évacuer du sel ?
Pour quoi faire ? Mais pour arroser le mur et le rougir au soleil : rendre "mûr" le "mur" par un "art osé"... osé car un peu salé !