Si au départ le Diable peut nous paraître inquiétant (avec lui, il y a de quoi se faire "de la bile" avec les anagrammes), il faut surtout admettre que par les "dés parts", il éclaircit grandement la lecture à avoir du Tarot.
En effet, le Diable est annoncé dès le départ avec les dés sur la table du Bateleur qui affichent 15. Ces dés chiffrés sont un symbole du jeu, le Tarot nous parle donc bien du démon du jeu avec ces "dés buts". Plus encore, si ces dés sont là c'est qu'ils ont été jetés, ils ont chu sur la table (le mot "chance" vient de "chéance : manière dont tombent les dés" selon le Petit Robert). Quelle chance nous avons, car ces "dés chus", symbole du jeu en même "en jeu", mentionnent clairement l'ange déchu, le 15, le Diable. Si les dés nous montrent leurs faces, ils nous démontrent aussi la face cachée du jeu, l'autre jeu, celui de la relecture en "l'être" du Tarot.
Continuons dans les logiques diaboliquementnt concrètes que nous propose l'arcane, en s'intéressant de plus près à notre "chéance", manière dont tombent les dés. En effet, la chute de ces derniers se veut traduction d'un chaos, reproduit par un gobelet ou une main qui les mélange vigoureusement. Par ailleurs, la somme des points visibles sur un dé fait 21, évocation du Monde (XXI). Associer le Chaos au Monde en "dés signant" le Démon (anagramme de "Le Monde"), c'est à nouveau louer la force des anagrammes. Observons aussi qu'avec ces cubes qui affichent 1 et 5, on a "1 cube" et "5 cube". L'allusion à "l'incube", démon qui "s'incube", est on ne peut plus claire quand on a "su cubes" ("succube") comme valeur du Diable ! La langue des oiseaux n'est pas oubliée dans la lecture à "dés chiffrés".